La maison d’Emma Becker

Le livre ?

Emma Becker, La Maison, Flammarion, 2019, 384 pp. (21 euros).

Le résumé de la maison d’édition ?

«J’ai toujours cru que j’écrivais sur les hommes. Avant de m’apercevoir que je n’écris que sur les femmes. Sur le fait d’en être une. Écrire sur les putes, qui sont payées pour être des femmes, qui sont vraiment des femmes, qui ne sont que ça ; écrire sur la nudité absolue de cette condition, c’est comme examiner mon sexe sous un microscope. Et j’en éprouve la même fascination qu’un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie.»

Pourquoi il faut lire ce livre ?

« Une femme ou une pute, pour un homme qui se retrouve seul face à elles, ce sont les mêmes créatures mystérieuses au visage desquelles on voudrait bien accrocher un sourire ».
Il y a de la nostalgie et de la douceur dans ce livre qui parle avant tout des femmes… Parce que, tout au long de ce roman, je ne fais aucune différence et c’est là que réside aussi la force de la plume de l’autrice. LA pute est la quintessence de ce que les hommes voient dans LA femme, la femme essentialisée. L’autrice remet de l’individualité là où on veut essentialiser celles qui se prostituent. LES putes ce sont DES femm
es comme les autres.
Un livre qui parle de l’expérience propre de l’autrice, nécessairement singulière et pourtant si universelle. C’est une plongée intimiste dans la vie d’Emma Becker, ses interrogations, son désir, sa rencontre avec une part d’elle-même qu’elle semble présentir plus que connaître avant de se lancer dans cette « folle » aventure. C’est une plongée intimiste dans l’univers du bordel, ses odeurs, sa terrible banalité du quotidien ! Elle porte un regard de l’intérieur sur la maison close faisant tomber nombre de clichés (probablement très français). Mais ce livre est bien plus que cela : il interroge plus largement sur les rapports entre les hommes et les femmes mais aussi aux liens qui se nouent entre les femmes. Dans le bordel, on découvre une sororité fabuleuse, beaucoup de tendresse, de résilience, de lassitude et d’entraide. C’est toute la belle humanité des femmes qui ont choisi ce métier qui est mise en lumière, c’est la voix de celles à qui on demande de se taire qui s’échappe entre les lignes…
Dieu que l’on quitte ces femmes à regret tant chacune d’elles est attachante.

Pour écouter l’autrice ?

 

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